N85: La déesse et le loup solitaire
MANUSCRIT N°85
Derrière le masque
Adulte
LA DÉESSE ET LE LOUP SOLITAIRE
On ne parle plus. Plus besoin. Assis dans l'herbe nous regardons les
étoiles, silencieux. Tous deux seuls face à l'Univers. Les autres, pourtant à
quelques mètres, ont disparu. Nous sommes connectés, les étoiles, elle, et
moi. Émoi oui. Inattendu, surprenant. Je tremble un peu. Un peu à cause du
froid, un peu à cause d'elle. Elle est si proche. Proche de moi, de mon corps,
de mon cœur. Je dois faire quelque chose, je dois...
Ses doigts. Contre les miens. Contraste tiède à la fraîcheur ambiante.
Déglutition. Inspirer. Souffler. Se calmer. Réfléchir et agir. Stratégiquement,
habilement, courageusement. Lentement mon épaule glisse vers la sienne. A
chaque expiration elle s'approche un peu plus. Plus que 2, 3 centimètres. Il
faut y aller ! En homme. En soldat sensuel. En conquérant de l'amour.
Ça y est. Nos épaules se touchent. Pas de mouvement de recul de sa
part. Yeux fermés. Mouvement lent du corps au rythme de nos respirations
s'accordant peu à peu. Peu à peu s'attirent nos bras, du haut jusqu'en bas,
jusqu'aux doigts. Toujours sans un mot. Toujours regardant la nuit, le ciel,
l'infini.
Fini d'avoir peur. Peur de la choquer, peur de lui faire peur par ma
passion, par mon désir, par mon envie de la prendre là, sur l'herbe et dans
l'heure, dans la terre et dans les fleurs et la couvrir de baisers, sentir ses
rondeurs, lui dévoiler mon corps, lui dévoiler mon...
Je dois me reprendre, calmer cette ardeur, elle, si timide, si délicate, si
douce. Et je pense à sa chatte, je me dégoûte. Elle cherche un partenaire,
quelqu'un à l'écoute, j'ai l'air de lui plaire, virons les doutes, soyons charmant,
soyons élégant, et, aussi, entreprenant. Prenant mon courage à deux mains, je
tourne le visage vers elle. Elle me regarde. Souriante. Son regard brille. Je
fonds. Sourire. Aussi. Elle ferme les yeux. Je ferme les miens. Je sens son
souffle. Sourire plus grand. Nos tête se rencontrent. Front contre front,
respirant fort. Profiter du moment, de l'instant. Temps. Mes lèvres enfin
s'avancent. Nos nez se touchent en premier. On se décale. Du même côté.
Raté. Hésitation, finalement nos lèvres se trouvent. Nos bouches se
découvrent, se goûtent s'écrase l'une contre l'autre, s'ouvrant laissant
passionnément passer nos langues. Elles font connaissance. D'abord
farouches, puis assurées, voire sauvages.
Une main toujours dans la sienne, l'autre est remontée le long de son
dos dans ses cheveux. Nos corps s'approchent, se collent. Je sens ses seins. Je
sens sa main. Sa main qui descend. Cou. Bras. Taille. Cuisse. Elle remonte
d'un coup vers ma ceinture. Par surprise. Sur mon sexe érigé de désir.
Gémissement. Je ne peux m'en empêcher.
Elle recule ; me pousse ; je tombe sur le dos ; elle est sur moi déjà. Ses
doigts cherchant à ouvrir ma ceinture. Je... Je me concentre, relève le torse,
ma main gauche sur le haut de sa fesse droite et la main droite sur l’agrafe du
soutien-gorge. Elle résiste. La main gauche vient à la rescousse, mais l'attache
résiste. Elle attrape mes deux bras et me repousse au sol. Son t-shirt est
tombé. 2 secondes plus tard c'est le soutien-gorge. Éclairée juste par la lune
elle est magnifique. Sa jupe me recouvre comme si j'étais le socle d'une statue
d'Aphrodite. Je suis ému encore. Perdu toujours. Je la désire et la vénère.
Veux l'idolâtrer et veux me la faire. Mais faire ça bien. Au moins.
L'offrande pour ma déesse est une prière à ses seins. Ses seins que
j'embrasse, que je caresse, que je touche, que je lèche, oubliant jusqu'à ses
fesses, jusqu'à ses lèvres, presque jusqu'à elle. Elle qui m'arrache le t-shirt, me
re-repousse, ouvre ceinture, braguette, tire pantalon, boxer. L'obscurité
lunaire fait briller mon corps pâle. Sa main attrape mon sexe. Nouveau
gémissement de ma part. Elle ne se contrôle sans doute plus. Je l'ai trop
excitée. Attention, il faut que je garde encore un peu de lucidité. C'est mon
rôle de ne pas l'entraîner trop loin. Ne pas abuser de sa position de force et...
C'est sa bouche maintenant. Sa langue d'abord. Sur mon gland. Puis ses
lèvres le long de la verge, de haut en bas et de bas en haut. Lentement. Les
doigts accompagnant. Et puis elle m'avale. Vague de plaisir. Je... Je ne dois
pas me laisser emporter, je dois résister, je... Oh put... résister oui... Penser...
A ma grand-mère très bien, oui, parfait. Juste avant sa mort. Ou à sa mort
même. Ca marche. Super.
Concentré sur mon aïeule et ma respiration, je lui relève délicatement la
tête, l'attirant à moi. Une main sur son sein et l'autre passant sous l'étoffe
délicate de sa jupe. Douce tiédeur, tendre douceur de sa jambe. Passage sur
une fesse ferme avant de s'engouffrer dans son sillon. Toison humide.
Chaleur, moiteur. Mes doigts cherchent délicats le clitoris ; sans succès.
Pendant ce temps sa main s'agite toujours régulièrement sur mon engin. Et
nous nous embrassons. Le rythme s'intensifie. J'enfonce un doigt plus loin,
plus profond. Une convulsion de plaisir la surprend. Je reprends. Elle
accélère. Je la suis. Elle me sens. En elle. Elle me tient. Dans ses doigts. Dans
ses mains, mon sexe. Mon index dans le sien. Le plaisir arrive. Ma grand-mère ne fait plus barrière. Je veux me retenir encore, je veux pouvoir tenir,
être fort, je veux... Je veux... Je veux... Jouir. Sur elle. Sur moi. Sur nous. Je
crie. Et m'allonge après quelques spasmes, la tenant dans mes bras.
Je lui souris. Elle me sourit. Puis se relève, cherchant ses habits.
Gentleman, je lui tend mon t-shirt, qu'elle puisse s'essuyer. Ce qu'elle fait,
reconnaissante. Un dernier regard et elle rejoint les autres, dans la maison,
l'air de rien. Pas un mot. Pas besoin. Il y a des rencontres où la parole est
superflue.
Bon, il commence à faire froid. Je remonte slip et pantalon. M'essuie
avec le t-shirt déjà souillé et le garde en boule. Je dirai que j'avais trop chaud.
Peu importe. Le plus dur, ça va être la suite. J'ai peur qu'elle s'attache. D'un
côté ça ne me déplairait pas, mais, je me connais. Je suis un loup solitaire. Et
je risque de la faire souffrir. Elle va s'attacher, elle a commencé déjà et je vais
avoir besoin de solitude. Je lui briserai le cœur. Demain je luis expliquerai que
ce n'est pas possible pour nous deux. Tant pis si je passe pour un salaud.
« Ah non, mais désolée de te dire ça mais je comprends qu'il trouve pas de
meuf ton cousin... Bon, on a commencé à discuter tranquille. Ça allait. Il
disait pas grand chose, mais au moins il disait rien de con. Puis on a parlé
concerts, tout ça et il s'y connaît bien. C'est là qu'il m'a eu. Et puis il est pas
dégueu comme ça. Habillé tout en noir, j'aime bien. Et les bruns un peu
maigres aussi. Bref. On va dans le jardin. Parce que je lui ai parlé des étoiles et
il me dit le truc classique comme quoi il sait où se trouvent deux, trois
constellations. Bon en gros, ça veut dire on va se galocher. Et ben non.
Monsieur me montre réellement des putains de constellations dont j'ai rien à
branler. Puis il reste là, à regarder le ciel. J'attends un peu. Puis j'ai un début
de torticolis. J'hésite à rentrer. Mais j'avais bien envie de l'embrasser quand
même. Bon, alors, l'air de rien, j'approche ma main de la sienne. Il se met à
respirer fort et continue à regarder en l'air. J'attends un peu. Il finit par me
toucher... l'épaule ! Et au bout de quelques très longues secondes, nos bras et
nos mains. Et, enfin, il me regarde. Je me dis c'est le moment, embrasse-moi
et je ferme les yeux. Et j'attends encore ! Puis il fait toucher nos fronts. Super
érotique les fronts. Comme si c'était ma zone la plus érogène. Après ça on
arrive tant bien que mal à s'embrasser. Au début c'est pas mal. Puis il a mis sa
langue. Bon, je décide de prendre les choses en main. Enfin sa bite. Il se met à
gémir super fort. Discret le gars. Bon, la bite a l'air pas mal. Je le pousse et
grimpe sur lui, c'est cool. Il se relève et veut, bien sûr, enlever mon soutif. Je
le laisse un peu galérer, puis le re-vire, suivi de mon haut et du soutif. Il
revient à la charge, sur mes seins cette fois-ci. Sympa, mais trop long. Obligée
de le repousser une énième fois pour le déshabiller et profiter de sa queue. Je
commence à m'en occuper. Mais là, c'est lui qui m'arrête et veut me caresser...
Faudra lui acheter une carte du coin. Il a fait n'importe quoi avec ses doigts.
Je l'ai fini le plus rapidement possible, il en a mis partout. Pas grave, au moins
c'est fini et je suis revenue. Maintenant, faut pas qu'il s'attache. »
- Nicolas Guépin
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