N68: Ma musaraigne

MANUSCRIT N°68
Derrière le masque
Adulte
1er PRIX

MA MUSARAIGNE

Quelle était cette musaraigne blottie dans l'ivoire de ma mémoire ? Défense d'éléphant et puis quoi ? Défense de tout ! Il fallait prendre la masse, le burin, défoncer tout, et tout c'était vingtsix ans de mensonges dont au moins vingt de cru, de su et de subi, j'en avais assez vu. Me soucier de ma voie, chanter avec mes pleines perspectives, il était temps. Cette musaraigne revenait grignoter sous mon front, refuserait de me laisser en paix tant que je n'aurai pas dit qui j'étais. Le tournant de ma vie ressemblait étrangement à une comptine mais j'étais fatiguée de compter justement les coups d'entaille portées à un moi que je voulais plus fière, moins incertaine. Je commençais à trouver que je méritais mieux que mon adolescence mensongère, mon enfance aberrante, mon émancipation anxieuse. Il était temps.
Musaraigne, musaraigne, ça n'était pas un nez mais un museau, vraiment, avec son air de grignoter le monde qui lui passait devant. Et au dessus de ce museau, un regard dont l'intelligence, évidemment, était sensuelle. C'était ce temps où je traînais sans trop savoir de quoi demain sera fait – c'était bien assez dur déjà de savoir de qui j'étais faite – et cette nuit, précisément, là était fête. Je traînaillais un peu à Montpellier, les vieilles rues qu'habitaient mes amies. Après le lycée aucun garçon n'était parti là-bas mais des filles, quatre ou cinq, si bien qu'un weekend par mois environ, je jettais mon corps dans un train. J'aimais bien ce décalage à peu de frais, ce exotisme relatif – mais surtout : tant de têtes nouvelles. Ça, têtes neuves, c'était ma fête, ma conception de la joie. Juliette était terrible quand elle parlait de moi, elle énonçait à haute voix : tu aimes un soir et tu oublies. C'est vrai. J'étais comme ça. Aimer ne voulait pas dire : me retrouver nue contre un corps tendu vers le mien. C'était parfois le cas mais, parfois. Souvent, pour la soirée, la nuit, mon cœur se mettait à bondir et, au réveil, ça avait été une sorte de songe. Des baisers de minuit bus avant de m'enfuir, combien j'en ai donnés ? Et des baisers rêvés, pas assouvis, jamais, palpitants seulement sous le bout de ma langue, cachés derrière mes dents – plus encore. Je doutais terriblement de moi, et pour cause, coincée que j'étais dans cette terrible carapace. Tout, croyais-je, me trahissait. En vérité, me cachant un peu à moi-même, je cachais plus encore aux autres. Et c'est à Montpellier qu'est apparue la musaraigne, adorable museau d'un soir, à une fête chez Juliette : j'avais vingt ans. Que le temps passe. Dans l'encadrement d'une porte, je vous jure, c'est ainsi qu'elle m'est apparue, au passage de quelques corps qui riaient elle était là, tenant son verre, ses yeux, ses yeux musclés d'intelligence couronnant son joli museau. Juliette tenait Elian par la taille et j'ai dit je m'en souviens bien : tu la connais ? Juliette ne la connaissait pas. Il allait falloir que je ruse. D'abord contre moi, moi qui ne savais pas encore en ce temps là aborder mes enthousiasmes simplement. J'ai bu bien sûr, comme à 1 l'époque, et ce que je croyais hasard et qui ne l'était pas soudain nous a collées, côte à côte, contre la cheminée. C'est elle qui m'a parlé bien sûr j'ai répondu. Embrayer sur l'invitation qu'on me lançait, je savais faire ; cette nuit là elle m'a transformée en rires. On partageait le mauvais vin qui restait au fond des bouteilles avec la certitude qu'il était meilleur parce que c'est nous qui le buvions. Mon ventre était léger et le sang pompé par mon cœur affolait chaque artère périphérique. La nuit s'est mise à se vider. Il restait celles et ceux qui tournent, toujours un peu étonné·e·s d'être les mêmes, riant vers le petit matin. Je devais dormir chez Juliette mais 
mais j'espérais (sans même avoir songé à me le dire) qu'elle me prendrait jusqu'à chez elle jusqu'à nous perdre pour bouche baiser volupté. Nous dansions. Tous nos gestes étaient simples et tous nos rires riches, quand on cessait de danser on discutait sincèrement. Intimement comme avec les rideaux tirés. Elle n'avait pas du chien mais de la musaraigne – c'était ce que l'alcool dans mon nez sussurait. Sur Bohemian Rapsody j'ai dû laisser mes muscles respirer. Sur Les mots bleus j'ai dû poser mes avant-bras sur ses épaules. Elle m'a souri et elle a dit sans réfléchir : si tu n'étais pas un garçon je coucherais bien avec toi. Ma musaraigne m'a brisé, je savais évidemment ce mensonge qu'elle ne savait pas déceler – qu'est-ce qui clochait ? Ma carapace évidemment. Quel était ce prénom de mâle que je traînais depuis toujours ? Ce bouc imbécile égaré, bourgeonnant, sur les parois de mon menton, barbe bleue parce que barbe ignoble. Une paix extérieure achetée à grand prix, ma douleur. Je n'étais pas ce garçon qu'elle disait, j'en avais la barbe et la bite, le barbelé qui s'enroulait pour mieux me mordre à chaque fois que le monde m'assignait ce carcan. Elle m'embrassa. Plusieurs fois, me dit-elle, j'ai essayé quand même. Jusqu'à la tendresse, peut-être la caresse, il arrivait qu'un comme moi l'attire et puis : nue, approchant du jeu dangereux des buées vaginales, un haut-le-cœur la prenait, s'emparait d'elle, la dévorait. Alors je préfère rester sur tous ces gentils souvenirs que tenter encore une fois et te foutre à la porte avec une colère qui ne t'appartient pas. L'aveu était resté coincé, moi, dans la gorge. Pourtant je le savais, déjà, depuis longtemps. Je ne suis pas cet homme, six mots qui pouvaient me sauver, jamais encore n'avaient ôté le poids de leur présence. Jamais encore passée la muraille de mes dents. Alors j'ai joué pâle jeu, prétendu comprendre son trouble quand c'est le mien, nerf après nerf, qui déchirait toute la joie dont son museau savait m'emplir. J'ai dit, tant pis tu sais, je crois plus aux instants passés qu'au sexe incertain, attristé, c'était vrai ; je n'ai pas dit : cette mitraillette qui me déchiquette chaque fois que je ne renie pas ce nom d'homme qu'on accroche à ma peau, que je dois aux orties, enfouir, jeter, brûler. Nous avons fumées d'autres cigarettes, longues et longuement, regardé le jour se lever. Nous étions deux miroirs mais un voile de gaze déformait légèrement mon reflet, pourtant le reste était fluide entre nous, dense et digne, drôle et doux. Elle a 2 quitté les restes de la fête au trop petit matin, à bientôt peut-être, je n'ai pas regardé par la fenêtre et Juliette est venue m'entourer de ses bras. Elian ronflait déjà.
- Cette fille t'a dit quoi pour te rendre si triste ? 
- Que j'étais un garçon. Pour la première fois nous en avons parlé, avec Juliette : je ne le savais pas et pourtant je le savais déjà – ces mots d'elle m'ont fait l'effet d'un onguent à porté de main sur des blessures très anciennes. Elle, qui me connaissait Luc depuis, quoi, nos 15 ans, m'a offert mon baptême, mon couronnement, d'une voix brisée de clope et de vodka : Lucie, sussura-t-elle en s'endormant, entre moi et Elian, dans son lit trop petit, ton pronom profond te va comme un soleil. C'était moi.
Dès lors j'ai navigué, oscillé, palpité. Dans les recoins de la confiance, dans les intimités choisies, j'avouais enfin mon visage. J'étais Lucie. Et j'épilais ma barbe enfin, osait laisser pousser ma chevelure. Pour un garçon je ressemblais, à une fille, voilà ce que le monde semblait penser de moi. Il est pédé, je lisais ça sans cesse dans le regard de ceux que je croisais, pour le meilleur et pour le pire. Comme ma musaraigne, je découvrais que des garçons pouvaient me plaire jusqu'au baiser, jamais plus loin : j'apprenais à dompter ma colère contre ceux à qui j'avais trop longtemps ressemblé. J'ai enfin fait l'amour comme mes sens me le dictaient ; mon sexe a cessé de s'enfouir dans des coïts que je pratiquais jusque là par habitude, ou politesse, qui est l'habitude des lâches. Il y eut un vrai printemps à mon désir.

Comme toute révolution en harponne d'autres à sa suite j'envoyais valser, une à une, toutes les décisions qui n'en avaient jamais étés. Mes études changèrent de voie, un radical adieu. J'ai quittée mon école sur un jour de joie, j'avais planifié l'attentat. Le prof de droit public était sexiste, misogyne, réactionnaire, mais celui de relations internationales était pire. Sous le miel d'une apparente et libérale tolérance, c'est bien là tout ce qu'il était : une ordure qui tolérait l'altérité comme le spectacle exotique d'un freak show dont il serait l'arbitre. Je n'ai pas hésité longtemps, c'était lui qui allait tout prendre. Je voulais partir et qu'ils sachent que je les haïssais, eux et leur monde de merde, leur institut d'études politiques de la domination et du désastre. Bientôt vingt ans de colère et puis voilà. Je ne me suis non pas travestie mais réinvestie avec la plus farouche intégrité. Je suis une trans discrète et pour qui m'a connue avant, le contraste est trop subtil pour que le choc ne soit pas plus profond, ou au moins le malaise que je ne cherche pas mais qui s'imprime en eux comme un sillon vivant. Je les connais, ces regards dégueulasses des hommes nés bites des femmes nées vagins, hétéro ou homo, bien au chaud dans leur certitude biologique mais cultivée, qu'ils portent sur mes sœurs plus fantasques, dont la féminité conquise est une perpétuelle aurore 3 enrobée de pétales, parce qu'il le faut pour qu'elles survivent à la désolation de quelques pans d'histoire. Je les vois ces sourires qui oscillent du mépris à la gêne en passant par le pire, cette fausse bienveillance abîmée par la charité psychiatrique qu'ils se croient en devoir de nous accorder. Non, je ne suis pas devenu le négatif de ce que j'étais. Je ne leurs ai pas fait cet amusant cadeau. Pas pour eux mais pour moi : je suis une femme discrète, j'aime les alcôves et les portes cochères, les grandes écharpes qui me dévorent le visage. À dix heures et ce matin là, je suis arrivée comme moi. Je savais qu'il ne manquerait de prétendre afficher sa solidarité. Mes cheveux n'avaient pas poussé encore assez mais mes joues étaient lisses et comme seule ostentation, le rouge de mon vernis. Discrète mais sans aucun doute, ma jupe mes collants ma barrette, rien de travesti je l'ai dit, tout d'investie. En cette fin de semestre, il me connaissait pour être l'étudiant du premier rang exaspéré par ses approximations ethnocentriques. Pour sa fausse libéralité de genre, je laissais un peu lâchement les copines lui tomber dessus, si bien que je restais pour lui un à priori facile de solidarité masculine. Me suis assise au premier rang et ça n'a pas manqué. "Avant de commencer je voudrais saluer le courage de votre camarade qui s'essaye à quelque chose de neuf aujourd'hui." Connard. Me foutre la paix, tu aurais pu, mais il fallait que tu parles de toi. Il m'a souri, il attendait que nous louions son ouverture. "Je n'essaye rien, je suis depuis longtemps, je sais depuis toujours." "C'est le bon âge, alors !", ça ne voulait rien dire et il souriait toujours, le malheureux. Du fond de la salle Alicia s'est mise à siffler d'une voix mélopée un chapelet de statistiques sur la violence subie par nous, nos agressions, nos suicides, la répression légale ici autant ailleurs, dans ces pays qu'il défendait pendant ses cours, nous disait-il, par pragmatisme politique, diplomatique mais, nous semblait-il, plutôt mystique, presque cosmique. Il a contre-attaqué, voulu nous expliquer que notre civilisation était mûre pour ce genre de luxe. J'étais froide et pure colère et les copines hurlaient. J'ai quitté l’amphithéâtre sur la seule vraie tirade publique de ma vie, et ce que vous appelez luxe, Monseigneur, n'est rien qu'une obscurité dissipée, je vivais dans la nuit épaisse, une dalle de béton pesait sur ma poitrine et elle est déchirée, mentir sans cesse est un épuisement, devoir être homme une blessure continue, une tension de chaque instant. Vous prétendez prioriser les champs d'action, les champs de lutte, mais ça n'est une lutte que parce que vous nous refusez le droit d'être sans en passer par votre approbation. Vous n'êtes, cette école n'est, que ça en vérité, une machinerie à justifier l'injustifiable, c'est à dire toutes vos oppressions. Vous nous dites : vous aurez le pouvoir parce que vous saurez l'exercer, vous êtes l'élite parce qu'un concours a su vous distinguer, mais j'entends : arrangeons nous avec le monde pour être du côté du fouet. Vous nous voulez les prêtres d'un ordre routinier, Frères de la Perpétuation Capitale, parce que le monde ne saurait fonctionner autrement. Mais vous fabriquez des guerriers pour la caste des parasites parce que cet ordre n'a rien de naturel, que sans ses chiens tarés pour la défendre, elle tomberait et autre chose pourrait naître. 4 Vous acceptez les femmes, oui, si elles rejoignent le pouvoir de vos bites, et les noirs, les arabes, le pouvoir de vos gueules blêmes, les enfants d'ouvriers, quelquefois qui tiennent du miracle, la puissance managériale. Mais j'ai fait cessession, moi, des pouvoirs mâles de ma naissance et je veux trahir aussi ce racisme qui m'offre la tranquillité de ma peau blanche, la bourgeoisie que je n'ai jamais méritée mais héritée. On ne mérite rien d'autre que la satisfaction de ses luttes ! Cette école nous noie sous la merde ! J'abandonne le carnaval malheureux de mes couilles, j'abandonne votre secte de salauds, je démissionne. 

Je suis sortie. Les copines m'ont suivies et quelques autres aussi, des gars et des nanas que je connaissais moins, que je ne connaissais pas. Avec les filles, on est allées à la terrasse qui était la nôtre et on a bu un vin blanc du matin. Je tremblais, pleurais, riais en même temps, mélange de fierté et de soulagement, adrénaline pleine de terreur rétrospective. Ce vin là était le premier jour du reste de ma lutte. 
Je suis rentrée chez moi presque écorchée, j'avais peur que tout ne se brise. Qu'en pleine rue on vienne m'arracher mon pull, mes collants, ma jupe, qu'on montre ma bite et ma poitrine plate au regard carnivore du monde.
Mon corps s'est mis à parler l'entre deux, ce garçon ressemble à une fille et quelques fois, à ma plus grande joie mais c'était rare, cette fille ressemble à un garçon. Il me fallait du temps, sans doute, un seuil pour cesser de trembler. Mes amies surent toutes très vite mais je mis un peu plus de temps pour le murmurer aux copains. C'est Nico qui m'a fait du bien : ouais, meuf, mais tu continueras à pisser avec moi dans le fleuve ? Le soir même on le refaisait. Quand je me présentais, dorénavant j'étais Lucie ; toujours, toujours. Pas devant les parents. J'étais moins écrasée mais plus à fleur de peau. Luc revenait me frapper au visage. Mes papiers, mon père, ma mère, les administrations, la part anonyme du monde persistait dans ce masculin de mascarade. C'était de mon fait tant lâcheté que protection, frontière entre elles floue, je ne pouvais en toute honnêteté lui en vouloir, à ce monde banal à qui je n'en avais rien dit, et pourtant. C'est aussi parce que je savais qu'on me cracherait au visage que je me taisais.
Voilà, j'habite à Venise depuis deux mois, six ans déjà ce coup d'éclat, six ans d'un entre deux instable et dans cette nouvelle ville, loin des risques d'une vie aussi incertaine que française, je suis femme plus clairement, c'est à dire, pour leurs regards, tout inconnus qu'ils soient, aussi. J'ai recroisée ma musaraigne. Avant hier, furtive le temps d'un canal, près du pont nouveau, vers la gare. C'était elle. Je m'habille sans aucun doute. Elle avait l'air pressée, tendue dans ses pensées. Sans poitrine, on me dit quand même Madame et je l'aime, ce mot, encore plus italien que français. Ici, quand une fille aime les filles, elle me croit souvent hétéro. Elsa raconte que je suis la seule 5 lesbienne invisible de Venise ; c'est faux, mais ses copines sont, je dois le reconnaître, toutes plus ostensibles les unes que les autres. Depuis que je suis arrivée je n'ai pas fait l'amour. J'ai peur de mon corps face aux filles, je construis ma propre prison. J'ai toujours ce gland qui pendouille : par lesbienne impossible. J'ai ce visage de drôle de madone, et puis je ne veux pas qu'elles soient soulagées par mes couilles, les filles que je désire qui aiment les garçons. Si je taisais que j'étais femme, je tais aujourd'hui les vestiges biologiques de ma naissance. Et je croise ma musaraigne. Elle est ici. Je dois cesser, quelle qu'elle soit, de garder la face cachée. Je suis femme et trans tout autant, il m'était plus facile, allez savoir pourquoi, d'être brouillée, troublante. Cette question si longtemps repoussée, à laquelle je ne voulais pas répondre, revient me hanter sous les traits de ma musaraigne qui ronge, ronge, ronge ma tranquillité. Ma musaraigne est revenue dans ma mémoire parce qu'elle n'est plus qu'à quelques, la ville n'est pas grande, canaux de moi. La Venise lesbienne est plus petite encore. La revoir n'est qu'une question de temps. Il faut que d'ici là je cesse de cacher toute partie de moi. Je suis cette femme où pendent encore les attributs d'un corps de je ne sais trop quoi. Il faut que j'appelle Maman, Papa. Il faut que je dédramatise l'irréversible. Que j'assume l'humiliante, douloureuse exposition aux forces du mal médical, aux psychiatries inquisitrices d'un changement d'état civil, de corps et donc de corps à corps. Je veux revoir ma musaraigne et lui dire voilà je suis femme, quoi qu'il en soit. J'ai appelé Juliette pour tout lui raconter, qu'elle me rassure aussi. Elle a éclaté de son rire viril, n'y croyait pas. Je veux, je lui ai dit, avec elle passer la nuit qui n'avait pas eue lieu à cause de ce silence qui m'engorgeait. Je veux lui dire qu'elle a été le détonateur de l'insolence de ma vérité. Je veux tremper dans ses yeux mon sourire et ma dignité. Je lui dirai que mon nom est Lucie. Je lui dirai que je veux être forte, que dans l'ivoire de ma mémoire son museau flotte, comme un cap sur ma liberté. 

- SamElsa Pivo

Commentaires

  1. Vraiment magnifique ! l'intensité, l'ampleur sensorielle, la fine couture poétique. Ravi d'avoir cette occasion de lire les autres créations. Merci SamElsa Pivo !

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