N70: Et si on changeait les rôles ?
MANUSCRIT N°70
Si on changeait les rôles
Enfant
3ème PRIX
LAURÉAT
3ème PRIX
LAURÉAT
ET SI ON CHANGEAIT LES RÔLES?
Par un matin de mars, Tomas, un jeune enfant de huit ans, se réveilla
aux aurores pour regarder Sandrine, sa mère, partir à l'hôpital où elle
exerçait le métier d'infirmière. C'était une grande femme de quarante-deux
ans, aux cheveux blonds et frisés, musclée avec une peau claire tirant sur
le marron. Peu après le départ de sa mère, sa grande sœur Jeanne, de douze
ans, vint le voir et lui dit :
« Retourne te coucher, il est à peine huit heures du mat'.
Elle était petite mais musclée comme sa mère, contrairement à son
frère qui était grand, très peu musclé mais malin. Elle était blonde, et lui
brun comme son père, chacun était très fraternel envers l'autre.
- Je sais mais j'ai peur pour maman ! gémit-il.
- Mais pourquoi donc ? dit-elle en se calmant.
- Parce que, hier, je l'ai entendue dire qu'elle avait un patient très
malade à l'hôpital. »
Sa sœur était pétrifiée de peur. Soudain Robert, leur père, arriva et dit :
« Bon, arrêtez ce raffut ou vous serez punis, dit-il avant de continuer
l'explication : et ne montez surtout pas au grenier, sinon vous échangerez
de place avec Fripouille et Croquette !!! »
Soudain Croquette, une Jack Russel très énergique arriva en courant et
en japant dans la chambre de Tomas, ce qui réveilla Fripouille, un gros
chat noir et blanc très fainéant. Robert dit aux animaux :
« Fripouille, surveille les enfants. Si tu réussis ta mission tu auras
deux fois plus de croquettes.
En entendant son nom, le chien leva la tête d'un air surpris. Robert
continua son discours comme si de rien n'était :
- Je vous laisse, la compagnie, j'ai du travail au sous sol sur ma
dernière machine, elle sert à désintégrer des indivi... dit il en s'éloignant.
- J'ai rien compris à part qu'il fallait qu'on aille au grenier ! dit Tomas
- Je suis entièrement d'accord, dit sa sœur. »
En trente secondes ils étaient devant la pièce interdite. Les quatre
compères, enfants et animaux, découvrirent une étrange machine. Il y avait
aux deux extrémités des petites plateformes. Instinctivement les deux
enfants se mirent sur une plateforme et les animaux sur l'autre.
Tout-à-coup, une vive lumière verte apparut, suivie de plusieurs cris.
Robert, alerté par les hurlements, accourut, et découvrit, horrifié, que les
animaux et ses enfants avaient utilisé la machine.
Il cria aussitôt :
« Je vous avais prévenus de ne pas vous approcher du grenier ! Mais
non, vous devez toujours faire vos têtes de mules et vous comporter
comme des idiots !
Soudain on entendit Fripouille prendre la parole :
- Mais voyons papa, rien n'a changé. Elle fait quoi ta machine ?
- Et bien Tomas, vois-tu, tu te trouves en ce moment dans le corps de
Fripouille. Ça te va comme explication ? Et toi Jeanne tu es...
- Quoi ? Mais ça veut dire que je suis dans le corps de Croquette !
Qu'est ce qu'on peut faire ? Je veux pas être un chien pour toujours moi !
- Je vais vous aider. Bon les animaux, vous attendez dehors.
- Nous ?! Demandèrent en cœur les enfants.
- Non, vos corps ! Croquette et Fripouille quoi ! répondit le père de
famille.
- Ha, alors c'est bon, répondirent Jeanne et Tomas.
- Les enfants, vous allez m'aider.
- Qui, nous ? demandèrent-ils.
- Bien sûr, vous ! lâcha Robert à bout de nerfs
Soudain il y eut un concert d'aboiements et quelques miaulements.
- Au moins les animaux ne parlent pas. Si ils étaient aussi bavards que
les enfants, je ne survivrais pas. Bon au boulot !
- On fait quoi pour t'aider ? demanda Jeanne. Après tout, on est des
animaux de compagnie.
- Ah oui, j'avais déjà oublié, allez donc dormir sur le canapé !
Jeanne dévala l'escalier du grenier à quatre pattes pour aller dans le
salon, mais Tomas, lui, ne bougea pas. Son père dut le porter jusque dans
la pièce commune.
- Je ne porterai plus jamais ce gros chat, ça fait un mal de chien.
À peine installé, par la fenêtre, Tomas vit la voiture de sa mère arriver.
Il se dandina vers son père, gêné par son poids excessif, pour le prévenir.
- Heureusement j'ai presque réparé la machine, le rassura Robert.
- PRESQUE !!!!! s'étrangla Tomas
- Cinq minutes, dit le père le plus calmement du monde.
- J'ai une idée, on va distraire maman avec Jeanne pendant que tu
répares la machine, dit Tomas.
Il courut – du mieux qu'il put – chercher sa sœur pour lui expliquer
son plan. Immédiatement, elle se précipita dans le jardin pour japper – de
manière pitoyable – sur le chien des voisins. Quant à lui, Fripouille – alias
Tomas – réclama avec insistance de la nourriture à sa maîtresse dès qu'elle
franchit le portail.
- STOP !!! s'égosilla Sandrine, qui rêvait de calme après une dure
journée à l'hôpital.
- Laisse moi m'occuper d'eux, dit son mari au bout de quelques
minutes.
- Merci, dit elle, soulagée de pouvoir se reposer.
Il rassembla enfants et animaux au grenier. Tout ce petit monde se
plaça sur les plateformes. Robert enclencha la machine puis une vive
lumière bleue apparut et chacun repartit vers son corps. Il y eut des
jappements et des miaulements de la part des animaux, apparemment
soulagés de retrouver leur corps original.
- Que se passe-t-il ? demanda maman, quand tout le monde fut
redescendu au salon.
- Rien rien, dit Jeanne.
- Quelle journée, je suis exténuée ! s'exclama Sandrine. Je vous
emmène au resto ?
- Tous en voiture ! dit Robert.
- Tiens tiens Tomas, tu commences déjà à avoir de la moustache ?
demanda Sandrine.
- Non, ne t'en fais pas. Ça doit être le chat ! dit-il avec un sourire
complice.
- Martin et Albert Boulon (12 ans)
Bravo les gones ! Superbe histoire, je suis bien rentrée dans cette aventure rocambolesque. 👍💕
RépondreSupprimer