N71: Par ma fenêtre

MANUSCRIT N°71
Par la fenêtre
Enfant
2ème PRIX
LAURÉAT

PAR MA FENÊTRE

L’histoire que je vais vous raconter peut paraître imaginaire mais elle est bien réelle. Moi, Sébastien Rokofi, vous donne ma parole ! Cette histoire s'est passée dans les Alpes françaises.
Ce fut un matin comme les autres, où j’allais à la ville vendre mon lait et ma viande de yack. Mais bizarrement, ce matin-là, j’avais une flemme phénoménale, comme si mon esprit se disait qu’il fallait que j’attende quelque chose. Et là, soudain par la fenêtre, je la vis. Une magnifique louve blanche ! Tout le monde la connaissait, elle volait le bétail et agressait les fermiers. Mais bizarrement, elle ne s'attaquait qu'aux plus riches et empêchait les autres carnassiers de dévorer les bêtes des plus pauvres. J’ignorais ce qu’elle me voulait, mais une irrésistible envie me disait de m’en approcher. Je luttai mais finalement, cette envie prit le dessus et je partis à sa rencontre. Je m’armai de viande et m’approchai très lentement de la magnifique bête. Elle ne bougea pas et regarda avec envie la viande que je lui lançai.
Elle l’attrapa en plein vol et l'avala en une bouchée. Puis elle s'approcha doucement, se frotta à moi en regardant la viande avec envie. Effrayé, je partis en courant mais malheureusement pas assez vite, car la louve rentra avant moi dans mon chalet. Et plus étonnant, elle sembla refuser d'en sortir. Elle semblait même moins stressée et agressive, comme si elle se sentait chez elle et qu'elle considérait maintenant mon chalet comme son territoire . 
Les jours passèrent. La louve ne m’apporta que des ennuis. Les personnes qui habitaient autour me virent en compagnie de l'animal et m’insultèrent. Je décidai donc de déménager du côte italien et de baptiser ma louve : Chepka. Des mois après mon déménagement, un couple d’Italiens en vacances, tombés sous le charme de Chepka, voulurent me l'acheter, mais je refusai obstinément de la vendre, même pour un bon prix. 
Une nuit, j’entendis un hurlement de chien. Je descendis voir et le spectacle que je vis me remplit d’effroi. Je vis l’homme, qui voulait acheter la louve, essayer de me la voler. Mais un autre chien, qui ressemblait à un malamute d’Alaska, la défendait. Ce-dernier attaquait sauvagement le kidnappeur, qui avait des entailles partout et saignait abondamment. Je courus les séparer mais l’homme prenait la fuite. Le chien se tourna vers moi, mais Chepka s’interposa. Le malamute, que je nommai Jacke, repartit vers l’extérieur. Je lui lançai un bout de viande de yak. Il le renifla longtemps, puis l’avala d’une bouchée.  
Le lendemain, par la fenêtre, je revis Jacke. Je lui ouvris la porte mais au lieu d’entrer, Chepka sortit et courut vers l’autre animal. Je refermai alors la porte, puis partis vers mes yaks. Le marché de ce matin-là se passa bien et je pus acheter de la viande de mouton pour ma louve et le chien. De retour, par la fenêtre, je vis Chepka et Jacke revenir. Je leur ouvris la porte et les nourris. De jour en jour, Jacke se sociabilisa de plus en plus et m'accepta petit à petit.
Les semaines suivantes, Chepka restait couchée de longues heures et poussait de terribles cris. Un beau matin, les cris cessèrent et j’en compris la raison : Chepka avait eu une portée de quatre louveteaux : deux mâles qui ressemblaient à des chiens et deux femelles qui ressemblaient à des louves. Les mâles étaient noirs et blancs, et les femelles étaient quant à elles blanches et grises.
A peine avais-je découvert la portée, que les six bêtes se jetèrent sur moi. Puis plus rien, le noir. Jusqu'à ce qu'une vive lumière blanche apparaisse. Je me trouvais dans mon lit.
Et je compris, c’était un rêve. Un beau rêve, certes, mais un rêve quand même. Puis en sortant de ma couchette, je sentis des poils me toucher la jambe. Et puis là, je vis Chepka, à mes pieds, et toute sa portée. Par la fenêtre, j’aperçus Jacke, revenir avec un lapin dans la gueule. Je descendis lui ouvrir. Et il me sauta au cou. Pas méchamment, plutôt très gentiment même.
Voila une histoire déroutante. Le hasard a bien fait les choses. A chaque fois que je fais une belle rencontre, je vois la chose d'abord en rêve, par ma fenêtre. Qui sait ce que je verrai par ma fenêtre dans le futur ? Tiens, je vois une forme approcher. Suis-je en train de rêver ? Je vous laisse...

- Martin Raymond (12 ans)

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