N40: Voyage rêvé
MANUSCRIT N°40
C'était le lendemain de...
Adulte
VOYAGE RÊVÉ
C’était le lendemain de ce matin-là ;le soleil brillait déjà de tous ses éclats.
Une chaîne de montagnes ,dans le lointain ,s’effaçait ,enveloppée de brume
matinale. A leur arrivée, la veille ,au terme d’un long périple ,elles avaient cru
défaillir en découvrant ce paysage.
Et, là, toutes les quatre, elles en étaient certaines: c’était bien des rennes, un
troupeau de rennes, qu’elles apercevaient au loin. Lisette, arrêta la voiture, et
comme quatre gamines qu’elles n’étaient plus hélas! Elles se précipitèrent hors
du véhicule. Oh! L’enchantement, oh! L’émerveillement ,elles qui rêvaient de ce
voyage depuis plus de 20 ans, ça y est, elles l’avaient réalisé. Elles étaient en
Laponie Suédoise.
Le pays du soleil de minuit, des aurores boréales!
Lorsque gamines, dans leur Beaujolais natal, l’institutrice leur racontait ce pays
elles n’imaginaient pas qu’un jour, elles le visiteraient.
On leur avait, les moustiques,les immenses distances, le froid, mais aussi têtues
que quatre mules, elles n’avaient pas renoncé à leur projet.
Ah ! Que de veillées elles avaient passées à consulter des revues, des cartes, des
guides. Tout avait été consciencieusement préparé. C’est que durant un
mois, elles allaient s’adonner à leur passion: voyager, bourlinguer, voire
barouder. Elles n’étaient pas hostiles au côté aventure de l’expédition. Du sur
mesure, il en fallait, à 30 ans, on ne part pas sans s’assurer un minimum de
sécurité. Mais l’imprévu, elles ne le redoutaient pas. Après tout, elles étaient
venues aussi pour tordre le cou à la routine, au ronron quotidien, alors, elles
n’allaient pas râler si un peu de « piment » leur était apporté par la situation.
Et, puis, elles n’étaient pas atteintes par la « tourismania », et, elles avaient fui
les lieux où tout le monde se précipite. Non, il leur fallait de l’authentique…de
vrais éleveurs.Une chambre d’hôtes les attendait chez l’un d’entre eux , qui ne
les entraîneraient pas à jouer la vie des Lapons.
Elles voulaient voir des cabanes en rondins, les tentes, les huttes et puis ces
merveilleux paysages faits de lacs et de forêts peuplés d’ours et de gloutons.
Encore quelques kilomètres et elles seraient à pied d’œuvre. C’était un vrai
rêve.
Au moment de remonter en voiture,une sonnerie retentit, lointaine, mais
cependant familière.
Lisette tourna la tête, et vit son réveil et tout lui revint en mémoire. Les haricots
à effiler, la pile de linge à repasser. Fini la Laponie, elle était en Beaujolais et
septembre approchait!
Déçue dans un premier temps, elle se ressaisit et enchantée par son rêve, elle se
promit d’en parler à ses copines et qui sait peut-être que l’an prochain!
- Claude Morion
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